Publié dans Société

VIH-Sida - Le « Rôrô » augmente les contaminations chez les jeunes

Publié le mardi, 16 mai 2023

Avec le phénomène de la propagation du produit stupéfiant surnommé « Rôrô », le nombre de jeunes contaminés par le VIH-Sida a également augmenté. En effet, l’utilisation de seringues non désinfectées par les utilisateurs représente le moyen de transmission le plus rapide du Sida.

Cette année, on compte une hausse de 8 % de jeunes ayant attrapé cette maladie. Si 10.836 séropositifs ont été diagnostiqués en juin 2022 contre 8.043 en décembre 2021, ces chiffres sont largement dépassés actuellement. En cause, la propagation des seringues que les personnes séropositives échangent avec leurs amis en s’injectant du « Rôrô ». A ce sujet, une hausse de 34,72 % a été observée en l’espace de 6 mois. Coïncidence ou non, c’est aussi la période de recrudescence du « Rôrô » et de l’héroïne dans la rue en sortant du milieu des classes aisées.

Selon la Police nationale, seulement au mois d’avril dernier, 132 jeunes gens impliqués dans le trafic et la prise de drogue ont été interpellés. La contamination entre cette classe d’âge est terrifiante depuis le début de cette année. La réalité dépasserait même de loin les résultats des statistiques, vu que la majorité des individus porteurs du VIH ignorent leur état de santé, d’autant plus que le dépistage est encore loin d’être systématique.

Néanmoins, la Grande île est loin d’être le foyer du Sida avec une prévalence nationale de l'ordre de 0,3 %. Madagascar se classe ainsi parmi les pays ayant un taux moins élevé en ce qui concerne le nombre de personnes porteuses du VIH par rapport aux autres pays africains. Mais cela pourrait changer dans un futur très proche. En effet, l’utilisation des seringues contaminées propage rapidement le virus. 

La prise de produit stupéfiant comme le « Rôrô » est surtout connu dans des milieux déjà connus. Certaines catégories de personnes sont les plus infectées par le Sida, à savoir les homosexuels  (15 %), les toxicomanes  (7 %) et les travailleurs ou travailleuses de sexe (5 %). Ces catégories concernent surtout les personnes en dessous de 40 ans et des jeunes.

Dans la rue, en s’injectant de la drogue, les ados ne se donnent pas la peine d’utiliser un quelconque désinfectant. C’est surtout chez les jeunes des quartiers défavorisés que le Sida fait des ravages avec ce type de contamination par la prise de drogue intraveineuse.

La dangerosité réside aussi dans le fait que les personnes contaminées ne savent pas qu’elles sont séropositives. Elles ne suivent aucun traitement, parfois par indifférence, souvent par ignorance. Ces gens vivent avec insouciance dans la communauté en contaminant leurs amis par inadvertance.

« On n’a pas le temps de prendre ce genre de précaution. Un "shoot" doit se faire dans un bref délai, sinon tu va te faire attraper par la Police avec tout ton attirail. Ici, c’est la rue. Ce n’est pas un salon privé où tu peux te prélasser tranquillement avec tes potes, loin des regards indiscrets. Un seul faux pas et les flics te tombent dessus », a confié un adolescent venant du quartier de 67 Ha, en émettant son avis sur le danger du Sida et en relatant ses relations avec l’utilisation des seringues non désinfectées. Il a ajouté que « cette pratique est basée sur la confiance. Et tant pis si l’on est contaminé par le Sida car tout le monde meurt un jour  ». 

Actuellement, à Madagascar, les personnes atteintes du Sida bénéficient d'une prise en charge médicale gratuite. Ces « patients vivants avec le VIH » (PVVH) ont également accès à un suivi thérapeutique et un soutien psychologique pour mieux faire face à leur état de santé. Ils peuvent suivre des traitements dans les structures sanitaires publiques, entre autres les Centres hospitaliers de référence régionale (CHRR), les Centres hospitaliers de District (CHD) et les Centres de santé de base (CSB II).

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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